« Le confi­ne­ment ? Ça va pas te chan­ger grand chose ! Ha ha ! »

Cette formule, je l’ai pas mal enten­due ces derniers jours. Pour être honnête, j’ai blagué dessus aussi. Au début.

Ça fait main­te­nant presque deux semaines que nous sommes confi­nés. Et main­te­nant, cette blague me gonfle.

Alors oui, c’est vrai que je bosse en télé­tra­vail depuis plus de 4 ans. Et c’est vrai que ma tenue de travail est un pyjama et une robe de chambre. De même, il est vrai qu’il m’ar­rive de ne pas sortir de chez moi plusieurs jours d’af­fi­lée.

Donc oui, je suis peut-être mieux préparé au confi­ne­ment que la plupart des gens. Mais dire que ça ne me pèse pas serait mentir.

Déjà parce que, bossant de chez moi, j’ap­pré­cie les sorties hors de ma tanière. Comme j’ha­bite à deux pas d’un super-marché, je ne fais pas de grandes courses : y aller ache­ter deux ou trois trucs tous les deux jours, ça me fait une coupure, une sortie, un bol d’air. J’ai aussi la chance d’avoir une média­thèque toute aussi proche, où je vais régu­liè­re­ment. Et le marché bio/local du vendredi. Et le marché du dimanche. Il y a aussi les cours hebdo­ma­daires de langue japo­naise, les cours mensuels de cuisine japo­naise. Et aller boire des coups avec les amis. Et aller en ville pour passer à la librai­rie. Bref les occa­sions de sortir, que ce soit pour 5 minutes ou plusieures heures ne manquent pas.

Ensuite, il y a une immense diffé­rence entre rester chez soi par choix (ou flemme) et ne pas pouvoir le faire libre­ment.

Il y a aussi le fait que mon fils n’ha­bite chez moi qu’une semaine sur deux. Ça veut dire être seul une semaine sur deux. Et actuel­le­ment, quasi­ment sans sortir.

J’ai la chance d’avoir un balcon, et quand je me fais un café (plusieurs fois par jour donc), je commence par en boire quelques gorgées accoudé à la rambarde. Le calme du quar­tier (dû au confi­ne­ment et à sa consé­quence sur la circu­la­tion) et, cette semaine, le soleil qui revient et les oiseaux qui gazouillent rendent encore plus dur le fait de ne pas pouvoir sortir pour en profi­ter. Je ne peux que regar­der du haut de ma tour de béton.

Donc, si, le confi­ne­ment, ça change beau­coup de choses pour moi aussi.

Crédit : Photo par Erda Estre­mera sur Unsplash