Je suis Char­lie

Un lâche assas­si­nat secoue le monde entier depuis hier, le 7 janvier 2015. Deux assas­sins ont attaqué le siège de Char­lie Hebdo, ont tué 12 personnes et en ont blessé cinq ou six autres. Le prétexte ? L’ir­res­pect de Char­lie Hebdo envers Maho­met.

Ce drame a secoué tout le monde. Il me touche profon­dé­ment, moi aussi.

Je n’ai jamais acheté Char­lie Hebdo, je ne l’ai lu que quelques fois, mais je voyais souvent leurs couver­tures en passant devant les marchands de jour­naux. Je rigo­lais parfois de leurs cari­ca­tures, je me disais parfois qu’elles n’étaient pas terribles. Bref, j’ap­pré­ciais vite fait sans plus, dépas­sant parfois le bura­liste avec un petit sourire aux lèvres en plus. Mais que les cari­ca­tures de Char­lie me plaisent ou non, ce n’est pas ce qui est impor­tant.

Char­lie Hebdo pousse souvent la liberté d’ex­pres­sion le plus loin possible, avec hargne, convic­tion et humour. Et c’est pour ça qu’il est impor­tant. Sans se dégon­fler, les membres de l’équipe de Char­lie défende le droit d’ex­pres­sion, le droit à l’hu­mour, le droit à l’ir­ré­vé­rence, le droit aussi de ne rien prendre au sérieux. Qu’il n’y ait pas un sujet dont on ne puisse rire.

Parmi les victimes, Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, Honoré. Des dessi­na­teurs dont les dessins m’ont fait marrer, rêver, grin­cer des dents.

Tirer sur des gens qui ne faisaient que se moquer. Merde. Répliquer avec des balles dans un combat à la plume. Bande de cons ! La violence est vrai­ment l’ar­gu­ment des faibles.

C’est la liberté d’ex­pres­sion qu’on a voulu mettre à terre. C’est raté. Heureu­se­ment. Les dessins pleuvent, et après les hommages forts et dignes, sont appa­rus les hommages encore plus dignes, car méchants, affu­tés et telle­ment dans la veine de Char­lie Hebdo.

Le premier dessin qui m’a rendu le sourire, c’est celui de Gee : Je suis Charlie, par Simon Gee Giraudot - CCBySa

Mais il y en a eu d’autres, et j’es­père qu’il y en aura encore beau­coup :

Xavier Gorce : Hommage de Xavier Gorce

Alex, magni­fique : Hommage d'Alex

Ploum :

Chers terro­ristes, nous sommes des milliers de gros lourds à l’hu­mour déplo­rable dans une salle de rédac­tion appe­lée Inter­net.

Bonne chan­ce…

Ploum, encore :

Charb me devait de l’argent, je lui ai rappelé hier :

— T’as mes 100 balles ?

— Non mais, promis, je les aurai demain !

Oui, nous arri­vons à rire malgré les larmes, nous arri­vons à nous moquer de la mort de ceux qui nous manque­rons. C’est à mon sens le plus bel hommage que nous pouvons leur rendre.

Affu­tez vos crayons, sortez vos blagues, et balan­cez ! Que ce soit fin ou crasse, distin­gué ou immonde ! Ainsi, ceux qui veulent qu’on se taise auront perdu.