Tentez l’ex­pé­rience Radius !

Quelques jours après les effroyables atten­tats du 11 septembre 2001, une mysté­rieuse boîte est envoyée à des desti­na­taires épar­pillés dans le monde entier et sans rela­tion appa­rente.

En l’ou­vrant, ces derniers découvrent qu’ils sont désor­mais nantis d’un puis­sant pouvoir : le Radius. Ils peuvent ainsi tordre la réalité à leur conve­nance, dans un péri­mètre défini.

Mais il y a autre chose dans la boîte : une liste, sur laquelle sont écrits les noms de tous les posses­seurs du pouvoir… En dépit de leurs recherches, impos­sible de mettre la main sur le dernier : c’est comme s’il n’avait jamais existé.

Treize années s’écoulent. Mais alors que les tordeurs de réalité sont enfin parve­nus à maîtri­ser leur pouvoir, d’étranges phéno­mènes natu­rels commencent à semer la panique sur la planète.

Et si le dernier desti­na­taire s’était fina­le­ment réveillé ?

Allé­chant, non ? Il s’agit du synop­sis de Radius, un livre web des éditions Walrus. Depuis que j’ai une liseuse, je suis atten­ti­ve­ment les paru­tions de cet éditeur. C’est toujours déjanté, les histoires de genre le renou­velle (le genre) ou simple­ment, déchirent en y allant à fond !

Mais alors, qu’est-ce que c’est qu’un livre web ? Tout simple­ment un livre publié sur le web. Mais tout comme les ebooks de Walrus, celui-ci est parti­cu­liè­re­ment bien fichu. Une mise en page propre et sans fiori­tures, pour un bon confort de lecture et la possi­bi­lité de reprendre sa lecture où on en était quand on a fermé son navi­ga­teur.

Et c’est tout ? Bah non. Quand le livre sera terminé, les ache­teurs pour­ront le récu­pé­rer en ebook. Bah oui, un site web, c’est cool, mais on aime bien avoir un fichier qu’on pourra garder au chaud sur un disque dur.

Bon, et pourquoi j’achè­te­rai ? Pour plusieurs raisons : d’abord, parce que l’his­toire est cool. Deuxiè­me­ment, parce que l’his­toire de chaque person­nage de la liste est écrite par un auteur diffé­rent. C’est un livre à person­na­li­tés multiples ! Ça se ressent bien, et c’est une expé­rience bien agréable. Et troi­siè­me­ment, parce l’his­toire s’écrit sous nos yeux : les chapitres ne sont pas encore tous écrits et seront dévoi­lés au fur et à mesure des semaines de 2015. Même les auteurs ne savent pas ce qu’ils écri­ront ! Ils sont soumis au bon vouloir de Neil Jomunsi, qui est un peu leur maître de jeu (je le soupçonne de bien aimer jouer au démiurge).

Les person­nages, dont pas mal sont assez frâlés du cerve­let, nous emmènent dans une saga où les histoires de chacun se croisent et s’en­tre­croisent. Il est impos­sible de devi­ner ce qui va se passer 3 chapitres plus loin, et ça change. Bien évidem­ment pour le meilleur đŸ˜€

Et si on préfère suivre un ou deux person­nages seule­ment, ce n’est pas un problème : Walrus a tout prévu đŸ™‚

Ok. Ça coûte combien ? 15€ jusqu’au 30 janvier, 25€ après. Quand on conver­tit en chopes de bières, ça revient moins cher qu’une soirée, mais ça dure plus long­temps et ça ne fait pas mal au crâne le lende­main. Pour ache­ter, c’est et pour tester, c’est ici. Pas de surprise, pas d’abon­ne­ment : on paye une fois, et on a tout (au fur et à mesure, bien sûr) !

Et si vous voulez voir un peu ce qu’é­dite Walrus avant de vous déci­der, ils ont pleins d’ebooks pas cher, voire gratuits sur Imma­te­riel.fr

Les jours d’après

Voilà. Les auteurs de la fusillade à Char­lie Hebdo, ainsi que celui de l’as­sas­si­nat d’une poli­cière et de la prise d’otages mortelle à Vincennes sont morts. Tués lors l’in­ter­ven­tion de la police. J’au­rais préféré qu’ils vivent et soient jugés, mais je ne peux m’em­pê­cher de pous­ser un « ouf » de soula­ge­ment. La traque est finie.

Et main­te­nant, on fait quoi ?

Partout en France et dans le monde, des rassem­ble­ments ont fleuri et fleu­rissent encore pour rendre hommage aux victimes et dire que non, nous n’avons pas peur. Et c’est bien.

Sur Inter­net, on voit partout des gens s’ex­pri­mer, dire pourquoi il faut pouvoir conti­nuer à parler libre­ment. Et c’est beau.

Il faut conti­nuer à s’ex­pri­mer.

Mais

Mais on voit surve­nir, parfois très tôt depuis le début des évène­ments, des tenta­tives de récu­pé­ra­tion. Marine le Pen qui veut réta­blir la peine de mort. Valé­rie Pécresse qui veut un Patrioct Act à la française. Le PS, appe­lant à un rassem­ble­ment, qui convie tout le monde, tous les partis poli­tiques sauf ceux « qui, depuis des années, divise les Français, stig­ma­tise les conci­toyens en fonc­tion de leur origine ou de leur reli­gion » (Pardon ? Et Valls, quand il cause des Roms, c’est pas de la stig­ma­ti­sa­tion ça ? Faudrait peut-être balayer devant sa porte avant de causer hein.).

Pour le rassem­ble­ment à Paris, des diri­geants étran­gers vont venir. Parmi eux, certains oppriment la presse dans leur propre pays. Top classe mec.

Il y a aussi ces autres terro­ristes qui attaquent des mosquées ou des familles musul­manes, parce qu’ils ne sont pas foutus de faire la diffé­rence entre des terro­ristes et des musul­mans. Et pourquoi deman­der aux musul­mans de se déso­li­da­ri­ser des terro­ristes ? Hein ? On ne demande à personne de se déso­li­da­ri­ser de ceux qui balancent des grenades dans les mosquées, que je sache.

Et je ne parle pas des crevards qui font du busi­ness en vendant sur ebay des anciens numé­ros de Char­lie Hebdo ou des tshirts « Je suis Char­lie ».

Fuck la récup’

Le drame à Char­lie Hebdo ne me fait pas sentir plus français que les autres jours de ma vie. L’unité natio­nale ? La France ? Je m’en torche le cul. C’est un drame humain qui s’est passé là. Ça me touche parce que je suis humain et pour les raisons listées dans mon précé­dent billet. Pas pour une sombre histoire de natio­na­lité, de couleur de peau, d’ap­par­te­nance poli­tique ou de reli­gion.

Que ceux qui vont aux rassem­ble­ments n’y aillent qu’en tant qu’êtres humains, pas comme repré­sen­tants de quoi que ce soit.

Réponse

Pour votre sécurité, vous n'aurez plus de liberté

Il va falloir être atten­tif pour le futur. Non pas en créant tant et plus de lois sécu­ri­taires et liber­ti­cides, mais en trai­tant le mal à la racine : pauvreté, exclu­sion, racis­me… Ce sont les causes réelles de la radi­ca­li­sa­tion de certains paumés (ce terme n’est pas utilisé ici dans son sens péjo­ra­tif).

Jens Stol­ten­berg, premier ministre norvé­gien, décla­rait ceci après l’at­ten­tat à Oslo et sur l’île d’Utoya :

Nous allons répondre à la terreur par plus de démo­cra­tie, plus d’ou­ver­ture et de tolé­rance.

Ça serait pas mal que tout le monde s’en souvienne.