Pous­ser ses filtres SIEVE en ligne de commande et sans mot de passe (avec Kwal­let)

Les filtres Sieve sont des régles de filtrage de mails exécu­tées par le serveur de messa­ge­rie (NB : tous ne le proposent pas). C’est à mon sens l’op­tion la plus propre pour filtrer ses mails : quelque soit mon logi­ciel de consul­ta­tion de mes mails (webmail, client graphique ou textuel sur ordi­na­teur, client sur smart­phone…), le filtrage sera toujours le même, sans avoir besoin de reco­pier les règles.

Pour éditer ces règles, il y a plusieurs solu­tions. La solu­tion de group­ware Blue­mind, que j’uti­lise à titre person­nel et profes­sion­nel four­nit un éditeur graphique sur le webmail, mais il est trop limité pour mon usage : je ne peux que cumu­ler des règles et non pas les mixer, créer des sous règles, etc. Un exemple de sous-règle : si je souhaite que les mails prove­nant de l’adresse foo@example.org soit rangés dans un dossier foo, et que si, parmi ces mails, le sujet contient bar, le mail soit marqué comme lu, je peux écrire en Sieve :

if allof ( address :contains "from" ["foo@example.org"] ) {
    if allof ( header :contains "Subject" "bar" ) {
        setflag "\\Seen";
    }
    fileinto "foo";
    stop;
}

Mais Blue­mind ne permet pas cela, les règles seront plus basiques (ah, les limi­ta­tions des inter­faces graphiques !). Thun­der­bird peut utili­ser une exten­sion, Sieve pour gérer les filtres Sieve, mais je ne sais plus trop ce que ça vaut, ça fait long­temps que je n’uti­lise plus Thun­der­bird. Kmail, le client de messa­ge­rie de KDE et que j’uti­lise, permet de gérer (nati­ve­ment) les filtres Sieve de façon graphique mais pous­sée ou… de les écrire direc­te­ment. Voilà qui est top ! Ah mais… c’est pas ouvert dans Vim. Dommage, j’ai mes petites habi­tudes et j’ai horreur d’uti­li­ser un autre éditeur de texte.

La ligne de commande : sieve-connect

Donc, person­nel­le­ment, j’uti­lise Vim pour écrire mes scripts Sieve et sieve-connect pour les envoyer à mon serveur de messa­ge­rie. Exemple :

sieve-connect -s serveur.example.org -p 2000 -u luc@example.org \
 --localsieve /home/luc/filter.siv --upload --remotesieve mes_regles.sieve

Expli­ca­tion des options :

  • -s serveur.example.org : l’adresse du serveur ;
  • -p 2000 : le port utilisé par le serveur pour l’in­ter­face de gestion des filtres Sieve ;
  • -u luc@example.org : mon login ;
  • --localsieve /home/luc/filter.siv : l’adresse du fichier à pous­ser ;
  • --upload : l’ac­tion à entre­prendre, donc l’en­voi au serveur ;
  • --remotesieve mes_regles.sieve : le nom du fichier distant dans lequel je vais pous­ser mes règles. On peut effec­ti­ve­ment avoir plusieurs fichiers de règles, mais un seul sera actif. Pratique pour avoir des règles spéciales pour les vacances : il n’y a qu’à acti­ver le fichier qui les contient et zou 🙂

Là-dessus, sieve-connect va me deman­der mon mot de passe et hop, c’est poussé !

Sieve-connect permet d’en­voyer des règles, de les récu­pé­rer, de lister les fichiers de règles, d’ac­ti­ver l’un ou l’autre. Bien pratique donc !

Et le mot de passe ?

Pour ne pas avoir à donner mon mot de passe à chaque fois sans pour autant le mettre dans un script, je vais profi­ter de KWal­let, le gestion­naire de mot de passe de KDE contient déjà le mot de passe de mon compte mail, puisque j’uti­lise Kmail. Donc autant le lui deman­der !

Je peux deman­der l’ac­cès au porte­feuille de mot de passe via D-Bus :

qdbus org.kde.kwalletd5 /modules/kwalletd5 open kdewallet imap "Sieve push"

La chaîne "Sieve push" est le nom que je déclare pour mon « appli­ca­tion ». Kwal­let me deman­dera si j’au­to­rise l’ap­pli­ca­tion « Sieve push » à accé­der au porte­feuille. Cette commande va me retour­ner un handle que je vais utili­ser dans mes demandes ulté­rieures. En allant voir dans l’ap­pli­ca­tion graphique de gestion Kwal­let, KWal­letMa­na­ger, je vois que le mot de passe de mon compte de messa­ge­rie est akonadi_imap_resource_1rc du dossier imap. Donc pour en deman­der le mot de passe, je fais :

qdbus org.kde.kwalletd5 /modules/kwalletd5 readPassword le_handle_obtenu_avant \
 imap akonadi_imap_resource_1rc "Sieve push"

NB : on notera que je répète le nom de mon appli­ca­tion, "Sieve push", dans la commande. C’est néces­saire.

Plus qu’à donner le mot de passe à sieve-connect. Pour simpli­fier, je combine tout ça dans une fonc­tion que je vais mettre dans mon ~/.zshrc :

sievepush() {
    ID=$(qdbus org.kde.kwalletd5 /modules/kwalletd5 open kdewallet imap "Sieve push")
    echo $(qdbus org.kde.kwalletd5 /modules/kwalletd5 readPassword $ID imap akonadi_imap_resource_1rc "Sieve push") | sieve-connect -s serveur.example.org -p 2000 -u luc@example.org --localsieve /home/luc/filter.siv --upload --remotesieve mes_regles.sieve
}

Et voilà ! Plus qu’à lancer sievepush depuis mon termi­nal et ça enverra mon fichier de filtres à mon serveur de messa­ge­rie. Si mon porte­feuille KWal­let est ouvert, ça partira direct, sinon, ça me deman­dera le mot de passe du porte­feuille.

Crédit : Photo par Tyler Nix sur Unsplash

Scan­ner et impor­ter faci­le­ment ses livres sur Inven­taire.io

J’ai des livres. Plein. Peut-être trop. On s’en fout. Le truc, c’est qu’une belle collec­tion comme ça, c’est mieux quand elle est cata­lo­guée.

D’où mon inté­rêt pour inven­taire.io : c’est un plate-forme (libre !) sur laquelle on peut impor­ter ses livres, les marquer comme dispo­nibles au don ou au prêt, se connec­ter avec des gens, regar­der les inven­taires des uns et des autres, faire une demande de prêt…

C’est très simple d’em­ploi et si on four­nit l’ISBN d’un livre, la plate-forme va essayer de récu­pé­rer les données (auteur, couver­ture, synop­sis, etc) toute seule via wiki­data et d’autres sources de données. Très pratique donc. Le site propose même un scan­ner de code-barres ! Pile-poil avec un smart­phone, mais ça devrait même aussi fonc­tion­ner avec une webcam. On peut aussi utili­ser une appli­ca­tion de scan­ner de code-barres, on n’est pas obligé d’uti­li­ser celui du site.

Par contre, si scan­ner des codes-barres avec un télé­phone est pratique, véri­fier et vali­der les livres qui résultent du scan­nage sur le télé­pho­ne… c’est un peu bof. Surtout si comme moi vous scan­nez les livres par paquets de 50. L’idéal est donc de scan­ner avec son télé­phone et de vali­der sur l’or­di­na­teur…

KDECon­nect pour la liai­son télé­phone — ordi­na­teur

KDECon­nect est un outil très pratique pour contrô­ler son ordi­na­teur depuis son télé­phone : y envoyer des fichiers, gérer le lecteur multi­mé­dia… Et dans l’autre sens, on peut accé­der à l’es­pace disque de son télé­phone depuis son ordi­na­teur. Mais surtout, la killer feature, pour moi, c’est le partage du presse-papier : je copie un truc sur le télé­phone ou sur l’ordi et son contenu se retrouve dans le presse-papier de l’autre appa­reil.

Pour utili­ser KDECon­nect, il faut l’ap­pli­ca­tion KDECon­nect (dispo­nible sur F-Droid, je ne sais pas si elle est sur le play store) et sur l’or­di­na­teur, il faut instal­ler le paquet kdeconnect et lancer les appli­ca­tions (/usr/lib/x86_64-linux-gnu/libexec/kdeconnectd pour lancer la version ordi­na­teur depuis la ligne de commande pour une Debian). Il y a aussi une version pour Gnome : gscon­nect.

Ensuite, il faut que les deux appa­reils soient dans le même réseau. Après, il n’y a plus qu’à appa­reiller les appa­reils.

Barcode scan­ner sur le télé­phone

Instal­lez Barcode scan­ner (dispo­nible sur F-Droid) sur votre télé­phone et confi­gu­rez-le pour qu’il copie ce qu’il scanne dans le presse-papier.

On y est presque : avec ces deux outils, l’or­di­na­teur peut d’ores et déjà rece­voir dans son presse-papier les codes-barres que vous allez scan­ner.

Surveiller le presse-papier avec Clip­no­tify

J’ai trouvé un projet, Clip­no­tify qui permet de surveiller le contenu du presse-papier. Télé­char­gez la dernière version sur https://github.com/cdown/clip­no­tify/releases.

Enre­gis­trer les codes-barres dans un fichier

Vous aurez aussi besoin de xsel pour accé­der au contenu du presse-papier (Clip­no­tify ne donne pas le contenu de celui-ci, il se contente de regar­der s’il change), ainsi que de tee.

Ensuite vous n’au­rez plus qu’à lancer cette petite commande :

while clipnotify
do
    ISBN=$(xsel)
    echo $ISBN | tee -a /tmp/clip.log
done

Faites Ctrl+C pour arrê­ter.

NB: Je ne pipe pas direc­te­ment xsel vers tee car xsel ne fait pas de retour à la ligne. Notez aussi que vous pouvez vous passer de tee en faisant echo $ISBN >> /tmp/clip.log, mais j’aime bien voir direc­te­ment sur le termi­nal ce qui écrit dans /tmp/clip.log.

Pour une raison que j’ignore, chaque contenu de press-papier se retrouve écrit plusieurs fois dans le fichier /tmp/clip.log. Corri­ger le fichier n’est pas diffi­cile :

uniq /tmp/clip.log  | grep "^97"

Ou (au cas où on scanne le même livre deux fois par inad­ver­tance) :

sort -u /tmp/clip.log  | grep "^97"

Le grep est là pour se déba­ras­ser des codes-barres mal scan­nés : un ISBN comment toujours par 978 ou 979. Pensez à regar­der le numéro que vous indique avoir scanné Barcode scan­ner !

Voilà. Vous avez main­te­nant une belle liste d’ISBN qu’il nous suffit désor­mais de coller sur https://inven­taire.io/add/import 🙂

Et si vous voulez voir ce que j’ai dans ma biblio­thèque, vous pouvez aller voir sur https://inven­taire.io/inven­tory/framasky (mais je suis encore en train d’im­por­ter mes bouquins, j’ai pas fini de tout scan­ner).

EDIT (12/10/2019) : ajout du grep pour enle­ver les codes-barres mal scan­nés.

Crédit : Photo par Eli Fran­cis sur Unsplash